Si tu étais un rêve ?
J’aimerais que mes journées durent plus de 24h… ou pouvoir être à plusieurs endroits au même moment ! J’ai trop de passions et c’est vraiment un problème…
En revanche si j’étais un objectif, ça serait d’atteindre mon plus haut niveau personnel dans tous les domaines auxquels je touche, à savoir : le stand up, le rugby, les MMA, l’art visuel, le tatouage et mes études en Sciences Politique.

Ça peut paraître fou mais je ne demande pas vraiment à être la meilleure dans chacun de ces domaines, je crois assez fort qu’atteindre le maximum de mes capacités m’amènera à être la meilleure à un moment ou un autre. Mais si quelqu’un est concentré sur un seul de ces domaines, y dépense toute son énergie, pendant que je divise mon temps dans mes 456 passions je trouve légitime qu’il occupe la place de 1er.

Alors mon rêve serait simplement d’être au top de mes capacités dans toutes mes passions et par conséquent de prétendre aux meilleurs niveaux.

 

Si tu étais un comedy club?

Sans aucune hésitation le Boudu Comedy à Toulouse. Je sais que mon amie Myriam Sassy a déjà cité le Boudu dans cette même interview, et je la suis totalement.

C’est là que j’ai découvert le stand up avec ma bande de meilleurs potes il y’a 4 ans, on y allait toutes les semaines c’était notre rendez-vous. C’est aussi ici que j’ai fait mon premier passage en Février 2020 (juste avant le confinement super timing Emma).

Le Boudu c’est vraiment notre QG bien qu’il y est de plus en plus de plateaux stand up à Toulouse, c’est toujours un plaisir de s’y retrouver; et entre les open mic, le plateau, les battle et les spectacles, y’a toujours un truc à voir c’est incroyable, l’organisation est au top !

 

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ? 

Super compliqué d’en choisir qu’un… alors je donnerai seulement le dernier : ma première scène en anglais en Australie. J’étais effrayée car l’humour est si différent selon les cultures et mon anglais est loin d’être parfait.

Y’a d’ailleurs une vanne où j’ai mal prononcé la chute et les gens étaient dans l’incompréhension. Mais globalement ça c’est terriblement bien passé, c’est le début d’une nouvelle aventure !

 

Si tu devais citer tes 3 humoristes francophones préférés ?

Roman Frayssinet c’est le number one, j’ai absolument pas besoin de réfléchir. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est ses capacités à faire passer des messages par son humour.

Moi je fais Sciences Po pour bosser contre les discriminations donc ça me touche énormément ce talent de faire passer ses convictions à travers ses sketchs. J’ai pu discuter avec lui après son spectacle à Paris, il a été plein de bons conseils et de bonnes énergies, c’est un super mec. 

Et je sais que t’en demande 3 mais honnêtement s’il y a des tonnes de bons humoristes, je n’ai pas d’autres noms à te donner.

 

Si tu devais donner un avis général sur le stand up ?

C’est un art qui se développe de plus en plus, y’a des talents qui émergent dans tous les Comedy clubs, des plateaux qui s’ouvrent à chaque coin de rue et on peut offrir de la qualité au public.

En France, la plupart du temps, l’entrée est sur conso et la sortie au chapeau, ce qui permet de laisser cet art ouvert à tous et toutes. C’est ce que j’apprécie particulièrement, de voir dans le public des étudiants comme des cadres, c’est un mélange de classes sociales, les gens sont ouverts d’esprit dans ce milieu. 

En Australie, même les open mic sont payants bien que ce soit quelques dollars je trouve ça dommage, car cela peut exclure les gens. Mais ça reste un milieu très ouvert car effectivement le niveau de vie n’est pas le même ici. 

Dans les deux cas, j’aime voir ce milieu en progression, plus y’a d’humoristes, plus y’a de qualité et c’est tout ce que je souhaite pour cet art.

 

Enfin pourrais-tu me décrire ton parcours, ton travail actuel, tes projets, que peut-on te souhaiter à l’avenir dans le stand up ?

Alors, je suis en 3eme année de Sciences Po, officiellement je joue au Stade Toulousain, mais je suis actuellement en semestre d’échange en Australie afin de valider ma 3eme année.

J’ai commencé le stand up en Février 2020 mais entre le Covid, mon entrée à Sciences Po et mes débuts avec l’équipe première du Stade Toulousain je n’avais pas trop de temps, donc j’ai repris le stand up qu’en Septembre 2022.

Cette adrénaline me manquait trop, donc j’ai fait le choix de courir vers les open mic après mes entraînements, parfois même pas douchée ahahah, mes excuses pour l’odeur…

J’ai beaucoup trop de projets… J’ai commencé l’année dernière durant un stage à la ligue Occitanie de Rugby, un projet de lutte contre les discriminations dans le rugby, c’est mon projet professionnel principal bien que je touche aussi au tatouage depuis quelque temps.

J’aimerais beaucoup bosser dans l’art, stand up et tatouage, mais je veux d’une autre part militer contre les discriminations.

Côté carrière sportive, j’ai encore quelques objectifs à accomplir dans le rugby et prépare actuellement ma reconversion future dans le MMA. 

Tout ce que je désire dans le stand up, c’est premièrement d’arriver à jouer plusieurs fois par semaines, peut-être faire l’école à du rire à Montréal après Sciences Po, je ne sais pas encore… 

Mais mon rêve ultime dans ce milieu ce serait de jouer au festival de Montreux dans les années à venir, c’est tout ce que vous pouvez me souhaiter :)

Mon ressenti :

Emma me fait penser à Jennifer Lawrence dans le film « Don’t Look Up : Déni cosmique » de par son humour raffiné et lunaire ainsi qu’une prestation d’actrice décoiffante.

En effet, notre humoriste joueuse de rugby au Stade Toulousain s’attaque aux fléaux de notre société moderne à coup de punchlines bien rôdées en livrant un message de fond touchant et des réflexions pertinentes.

De plus, elle a une vraie signature, a une façon de raconter les choses et possède l’art de partir dans des délires imprévisibles. Dans le jargon, on appelle ça « la Emma’s touch » vu que c’est un personnage unique.

Les vannes fusent à un rythme fou. Elle démarre à 100 à l’heure, pas de temps mort et elle finit en boulet de canon. Euh on ne pourrait pas te décerner le « Bouclier Brennus de l’humour » ?

D’ailleurs, la troisième ligne aile nous dévoile la formule magique de son show : autodérision à foison, de la folie, du punch dans les répliques, fluidité dingue, naturel et aisance scénique, énergie débordante, pensées profondes.

Sensible, piquante, imaginative et survitaminée, Emma a tout pour devenir l’un des piliers (également un terme de rugby ») de la nouvelle génération du stand up et enflammer le public au stade Ernest-Wallon.

Ainsi, Big Flo et Oli avait chanté « Allez le Stade » et j’y vois là une référence au spectacle de Emma CARDOSO afin d’apporter un bon mood dans le climat anxiogène actuel.

En résumé, si tu veux une grande cure de rires et avoir mal au bide va la voir jouer dans tous les comedy clubs de France.