Si tu étais un rêve ?

J’aurais du mal à choisir ! J’ai beaucoup de rêves et justement je mène plusieurs activités de front pour en poursuivre plusieurs à la fois. On me dit souvent qu’il faut choisir pour être à fond dans un projet, mais je ne fonctionne pas comme ça et même si c’est un peu compliqué à gérer des fois, toutes mes passions se nourrissent entre elles.

Mon métier “officiel” c’est d’être chercheuse en physique quantique, ma première passion c’est le chant et la musique, je fais aussi beaucoup de théâtre d’improvisation depuis quelques années et surtout, depuis presque un an, le seule en scène qui réunit un peu tous mes autres centres d’intérêts. Mais je suis aussi chanteuse dans un groupe de rock qui s’appelle Ghost PM. Je sais, ça n’a aucun sens, mais bon, c’est ma vie.

Donc c’est peut-être ça mon rêve : construire un seule en scène qui parle avec de ma passion pour les sciences et qui vulgarise certaines notions, avec des chansons, des blagues et des parties improvisées. Je pense que ça n’aura aucun sens, mais du coup, ça ressemblera bien à ma vie ! Ou bien devenir une rock star comme mon idole, Johnny Hallyday.

 

Si tu étais un comedy club?

Je dirais le Colin’s Comedy Club à Bordeaux. C’est là que j’ai fait mes premières scènes, en duo avec mon ami Avotcha et aussi en solo. C’est surement le lieu où j’ai le plus joué et où je préfère jouer, avec une ambiance folle autant du côté du public que dans les coulisses. Mais je sais que j’ai encore beaucoup de comedy clubs à découvrir, surtout dans le reste de la France !

 

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?

C’était sur une soirée de stand-up exclusivement féminine organisée par Alice Kieffer à Bordeaux, dans une super salle de concert qui s’appelle Blonde Venus. Il y avait plus de 400 personnes, debout, bière à la main en face du nous.

Pour la première fois j’étais seule (enfin avec Guy, ma guitare) devant une si grande foule et l’ambiance était très bienveillante, très chaleureuse. Toutes les filles qui sont passé avant moi étaient très talentueuses et avaient très bien marché. J’ai vraiment senti que le public était avec nous, ils riaient et chantaient et j’ai vraiment passé un moment extraordinaire !

 

Si tu devais citer tes 3 humoristes francophones préférés?

Pas facile de choisir, encore une fois ! Les choix c’est pas mon truc. Je citerais déjà Marina Rollman que j’admire beaucoup pour l’intelligence avec laquelle elle traite ses sujets, et parce que je me reconnais souvent dans ce qu’elle décrit.

J’aime beaucoup aussi Laurie Peret, pour son univers à la fois stand-up et chansons qui m’inspire pour le rythme que j’aimerais trouver sur scène.

Pour le côté sciences et humour j’aime beaucoup le travail de Max Bird qui dans son spectacle comme ses chroniques réussit le pari de vulgariser des faits scientifiques en créant un vrai show, drôle et divertissant.

 

Si tu devais donner un avis général sur le stand up ?

Question piège ? Je ne me sens pas réellement légitime à répondre pour deux raisons : je joue depuis peu de temps et je ne suis pas sûre de m’inscrire réellement dans le mouvement “stand-up”. Si je devais donner un avis sur le monde de l’humour et des plateaux, du moins ce que j’en connais, c’est que c’est un milieu à la fois extraordinaire et qui permet des rencontres géniales mais aussi une discipline difficile qui nous remet en question tout le temps.

On ne va pas se mentir, ça nous rend complètement tarés en fait ! Si on prend un peu de recul sur ce qu’on fait c’est carrément absurde : on parle seuls à une foule, ce qui est déjà la hantise de la majorité de la population, pour faire des blagues sur des sujets parfois très personnels ou très tabous, blagues qui ont de grandes chances de ne faire rire que nous. Un suicide social, et on se l’inflige plusieurs fois par semaine dans l’espoir de le rendre un peu moins humiliant à chaque itération.

Mais dans l’autre sens, à chaque rire, chaque applause, on se sent gonflé à bloc pour recommencer et c’est pour ça qu’on le fait. Il y a un mélange de générosité et de mégalomanie ! On se dit qu’on donne pendant quelques minutes le sourire à des inconnus, qui grâce à nous ne pensent à rien d’autre qu’à rire le temps d’une soirée.

Mais on est surtout là à raconter notre vie et on est applaudi pour ça, je pense que c’est juste une manière de réconforter les ados un peu looser qu’on était (enfin je parle pour la gamine qui rangeait les livres de la bibliothèque à la récré, après les autres je sais pas).

 

Enfin pourrais-tu me décrire ton parcours, ton travail actuel, tes projets, que peut-on te souhaiter à l'avenir dans le stand up ?

Mon parcours est un peu aléatoire ! Je suis une petite intello qui essayait de faire rire les gens pour éviter de trop se faire harceler quand elle disait qu’elle voulait devenir astrophysicienne à 10 ans (oui oui, moi aussi j’ai envie de me taper).

Donc j’ai fait un parcours validé par la France élitiste : classe préparatoire aux grandes écoles, école d’ingénieur, et maintenant je suis en thèse de physique quantique. Promise à une carrière dans la recherche ou en tant qu’ingénieure dans une grande entreprise qui vend des armes à des pays en guerre (oups).

Et là, c’est le drame : à deux doigts de tout quitter pour saltimbanquer sur les planches des comedy clubs et des scènes d’impro ou essayer de devenir une rock star. Mon père transpire en lisant ces lignes. Ma grand-mère fait un AVC (oups).

La réalité c’est que la physique me passionne vraiment, mais j’ai toujours fait en parallèle de la musique et de la scène et j’adorerais y consacrer beaucoup plus de temps. J’écris mes sketchs depuis un an et j’aimerais réussir un jour à construire mon spectacle.

Mais avant ça j’ai encore six mois pour écrire une thèse sur l’interférométrie atomique à sources ultrafroides de rubidium et de potassium pour le test du principe d’équivalence faible depuis l’espace.

Et après ça quand on me demandera : “c’est madame ou mademoiselle?” je répondrai “c’est docteure”. J’aurais plus d’amis, mais j’aurais une super répartie.

 

Mon ressenti :

Célia me fait penser à une membre du groupe Les Coquettes de par son humour décalé et profond ainsi qu’une interprétation magistrale de chansons.

En effet, notre humoriste-physicienne bordelaise nous emmène sur des sujets de société avec finesse. C’est très bien écrit, parfaitement rythmé, bien vu et surprenant par les angles d’attaque.

De plus, la joyeuse luronne a une vision décalée de nos vies, des remarques qui nous amènent à relativiser, quelque fois à rire le tout avec des chansons prenantes.

Euh je t’aurais bien vue dans la série « Big Bang Theory » pour l’ensemble de ton œuvre.

Radieuse, fraîche, subtile et débordante d’énergie, Célia peut faire une longue carrière dans l’humour et s’offrir le Broadway à la française.

Ainsi, Yannick avait chanté « Ces soirées-là » et aurait sûrement cité le spectacle de Célia PELLUET pour égayer ta vie.

En résumé, si tu veux rigoler à te décoincer la mâchoire  va la voir jouer dans tous les comedy clubs de France et tu verras peut-être sa thèse de physique quantique.