Quel est ton plus grand rêve ?

Un rêve j’en sais rien. 

Une rave par contre… là j’peux te le dire ! Il ferait très sombre, dans une immense cave, avec beaucoup de dro…. Ouais non, laisse tomber. 

Non, si j’étais un rêve…Je crois que je serais chez moi, et je tombe sur un vieux froque que je n'ai pas mis depuis longtemps. Alors je l’enfile et en palpant les poches : boom. Un billet de 10 punch. Putain de frissons. 

T’as l’impression d’être Rockfeller, alors que ça va juste te payer une pinte coupée à la flotte sur une terrasse parisienne exiguë à te geler les couilles parce que plutôt mourir de froid et taper des clopes que d’être à l’intérieur du bar au chaud et en bonne santé.

Bah je serais cette scène, en boucle. En variant les pantalons quand même. 

 

Si tu étais un Comedy Club?

Sans hésitation : LA SEVE. 

Comedy club mensuel créé par mes frérots Kevin Bonga et William Wright. 

La condition principale pour jouer c’est être humain et que y’ait un feeling. J’y vais pour jouer mais j’y vais aussi pour passer un bête de moment.

Tout le monde reste après la scène, public, artistes… 

Et l’atmosphère qui y règne… y’a une vibe, je ne la retrouve nulle part. Et puis meilleur chauffe de tout Paname par les deux zinzins susnommés.

 

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?

Mon premier bide. La veille je fais mon set sur Paris qui cartonne, j’étais plein de confiance comme quand t’as un paquet de clopes plein en after. 

Je me suis dit ça y est, t’es un marrant, tu vas conquérir le monde.
Le lendemain je joue sur Lille, chez mon pote Tony à l’Autrement dimanche, j’ai arrêté au bout de 3 min sur les 6 tellement c’était mauvais. J’ai jamais autant bu de ma vie que ce soir-là… J'y retourne en Février, j'ai une revanche à prendre sur moi là!

C’était une bête de leçon, c’est pour ça que je dis que c’est mon meilleur souvenir.

Un peu comme chacun.e peut te raconter exactement comment s'est passé l’examen de son permis de conduire, ou la première fois qu’il ou elle est tombée amoureu.euse, ben chaque humoriste peut te raconter son premier bide avec un immense sourire. Ça n’a pas de prix ce genre de souvenir. 

 

Si tu devais citer tes 3 humoristes francophones préférés?

Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron et Manuel Valls. 

Quel prénom de mytho "Emmanuel", franchement ?

Non plus sérieusement j’ai regardé un peu les réponses des collègues, j’crois que tout le beau monde a été dit hein… Blanche Gardin, Mustapha El Atrassi, Haroun…

J’vais quand même rajouter Alexandre Astier et Yacine Belhousse. 

Je ne sais pas si on peut classer Alexandre Astier dans les humoristes…. 

Ça doit être le genre de personne que ça doit gonfler qu’on lui colle une étiquette. Mais artiste complet. Si je pouvais jouer rien qu’une fois avec lui, même si je fais de la figuration et que j’amène un pichet de vinasse à Perceval, j'y vais en moonwalk. 

Puis Yacine Belhousse parce que comme Astier, il a un talent fou pour raconter les histoires. Lui il veut te faire rire, ok, mais surtout te raconter un truc, et il s’y applique, les vannes s'ajoutent d’elles-mêmes, il t’emmène loin, et boom, la chute. 

Et tu te dis « wow, c’est ça que je veux faire ».

Et en troisième : Kevin Bonga, évidemment. 

 

Si tu devais donner un avis général sur le stand up ?

J’sais plus où ni qui j’ai entendu dire ça mais c’est plutôt vrai : Avant les gens partaient en road trip en Australie, maintenant ils vont bider dans des caves. 

Et moi vu que je fais dans le fantasque et l’originalité, j’ai commencé le stand-up après mon road trip…en Amérique du Sud.

Un peu comme le rap, le stand-up ça devient mainstream.

Avant le rap c’était du boom bap, et maintenant t’as divers courants, divers styles et c’est la musique la plus écoutée à ce jour en France. 

Mais plus il y a de monde, plus il y a de chance que des cracks se révèlent. 

Ça fera rire plus de monde et donc y’aura moins de dépression, donc moins de morts de suicide…. 

Mais du coup, la population mondiale va encore augmenter en fait et donc écologiquement c’est pas ouf. 

Non en fait, sauvons la planète, arrêtez de rire.

J’espère juste que ça ne va pas gonfler les gens à force tout ce stand-up…

Moi tout ce que je sais c’est que je m’éclate, bon y’a aussi beaucoup de moments où on doute ou d’autres ou on s’emmerde mais grâce à ça j’apprends à me connaître, je me surprends des fois, je me déçois aussi parfois, mais ça m’aide à m’améliorer, de rencontrer tout ce monde. 

Puis c’est un art honnête : Toi, un micro, des gens. 

T’es marrant ça rit, t’es pourlingue, tu bides et tu retournes à l'entraînement. 

Après j’te parle de ça on pourrait croire que je fais l’ancien alors que je suis encore un rookie, j’y connais R, donc faut pas trop prendre ce que je racav’ au sérieux.

 

Enfin pourrais-tu me décrire ton parcours, ton travail actuel, tes projets et que peut-on te souhaiter à l'avenir dans le stand up ?

A la base mon blase c'était Johnny Bachir, en référence au personnage du film Il était une fois dans l'Oued  interprété par l'immense Julien Courbey. Mais peu avaient la ref, et à Paris les gens m'appelaient Johnny, ça m'a saoulé.

Puis quand tu viens de Saint-Quentin, dans l'Aisne, qu'on t'appelle Johnny, que tu fais des blagues sur la branlette, ça commence à faire beaucoup sur l'échelle du beauf. Alors j'ai pris mon quatrième prénom, Lounes. Et je parle moins de branlette.

J’ai commencé il y a deux ans, j’ai toujours voulu faire du théâtre mais t’as vu… 

Je n'ai pas eu le courage. J’avais peur que les potes au quartier ou au collège me taillent ou me traitent de bouffon. 

Alors que c’est ce que je voulais faire justement moi, le bouffon. 

Puis y’a genre 2 ans, c’est parti d’une blague avec mes potes, comme un défi de monter sur scène plutôt que faire des blagues de merde tout le temps. 

Je devais le faire avec mon meilleur pote mais au final, il n’a pas osé, je l’ai fait solo. 

Une pote connaissait quelqu’un qui avait un plateau et le gars m’a placé. J’avais plus le choix. Alors  j’ai écrit, et le truc drôle c’est que c’étaient des passages de 15 min.
Et autant te dire que pour une première scène, jouer 15 minutes, c’est pas du suicide, c’est un suicide raté et tu finis tétraplégique à vie. Mais va savoir pourquoi mais c’était pas si éclatax. Bon c'était nul hein, mais j'ai revu il y a peu la vidéo: j'ai pas oublié mon texte et j'ai tenté des trucs. 

Ensuite j 'ai enchaîné les open mics absolument partout sur Paris, immense big up à Auguste du "No Name" qui a la particularité de faire jouer absolument tout le monde, et c’est un lieu qui m’a permis à mes débuts de prendre de l’assurance, rencontrer du monde. C'est comme la salle du temps dans Dragon Ball Z pour moi. J’y retourne d’ailleurs toujours de temps en temps. 

En ce moment je joue quasiment tous les soirs sur Paris, sur différents plateaux, que ce soit dans des bars, ou des théâtres ou des comedy clubs plus connus avec un nouveau set que j'essaie de peaufiner. Venez me voir, mais prenez du cash pour le chapeau.

Je m’ouvre un peu à d’autres domaines pour l’inspi, et j’essaie de ne plus me mettre trop la pression surtout.

J’ai commencé à écrire une ébauche de spectacle, c’est tout autre chose que d’écrire des 5, 10 minutes, et enchaîner les vannes. J’essaie de raconter des choses, j'aimerais bien que les gens aient un peu l’impression de me connaître après l'avoir vu et le summum serait qu'ils aient le sentiment d'avoir passé la soirée avec un pote, tu vois l'idée ?

J'espère jouer 30 minutes cohérentes et de qualité d’ici quelques mois. 

En parallèle avec Bonga on a une chaine Twitch qui s’appelle Pois Chiche Gang où on parle justement du stand-up mais pas que. 

On se raconte comment on vit cet embryon de « carrière », on teste des vannes en live, on se marre avec les gens du chat. On aura quelques invités aussi, principalement nos potes et les gens qu’on aime dans le stand-up justement. Donc rejoignez-nous ! 

Pour vivre je suis kiné du sport et étudiant en ostéopathie, mais ce qui me fait me sentir vivre, c’est la scène. *Regard fuyant au loin les yeux embrumés de larmes*

Ça prend beaucoup de temps de gérer tout ça, alors souhaitez moi de la patience.

 

Mon ressenti :

Pour moi Lounes c’est purement du Dedo pour son rythme soutenu de blagues et son texte bien ficelé.

De plus, il me rappelle également Esteban le chanteur-humoriste du groupe Naive New Beaters vu son côté déjanté et un raisonnement décalé mais imparable sur les problèmes de la société.

Euh je pourrais te surnommer le « Lounes Lucky Luke de la vanne » ?  

Humain, bienveillant, enjoué et sincère avec son public, Lounes a toutes les cartes en main pour viser les sommets dans le stand up.

Ainsi, notre humoriste feu follet aurai parfaitement eu sa place dans « La France a un incroyable talent » car il est bourré de talent.

En bref, si tu veux rire de bon cœur va le voir jouer sur tous les comedy clubs de France et tu verras la définition du bonheur.

 

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