Si tu étais un rêve ?

J’aurais envie de répondre un truc méga classe à la Martin Luther King mais en réalité si je devais être un rêve, je serais le ou plutôt les miens (ouais je suis gourmande, j’opte pour plusieurs rêves) : faire mon métier de passion, jouer, jouer, encore et encore, en one et dans des films, faire un jour l’Olympia (ben c’est un rêve donc je peux me le permettre), jouer un jour avec Bacri (ben c’est un rêve donc je peux, dans mon monde fantasmé il est parmi nous) et avoir un date avec François Civil.

 

Si tu étais un comedy club?

Je serais un endroit qui respecte (enfin) les comédiens, qui ne considère pas le pur stand up comme le seul Grääl, qui ne méprise aucunement les sketchs à personnages ou les acteurs qui jouent au lieu de juste tailler les gens sur leur prénom et leur taf pendant 5 minute sans avoir appris une ligne.

Ce serait un endroit cool, bonne ambiance, avec une vraie scène (et pas un micro près des chiottes), avec une vraie programmation, des thématiques différentes, qui soit à la fois un laboratoire mais aussi un endroit de vie, où les spectateurs sauront qu’ils pourront apprécier un vrai spectacle.

Enfin, la bière n’y coûtera pas 27 balles et les comédiens auront évidemment une chouette conso gratuite en plus, bien sûr, d’un gain de vrais sous (wow, être payé pour faire son taf ! C’est dingue).

 

Quel est ton meilleur souvenir sur scène ?

J’en ai plein… Mais je crois que celui qui résonne le plus dans mon cœur c’est toute petite quand, à l’entrée d’un spectacle (j’ai fait ma première scène en danse à 5 ans puis très vite des pièces de théâtre dont une qui compte beaucoup pour moi, Class Enemy, mise en scène par Pierre Foviau et qui marque mes débuts professionnels), je me suis pris en pleine gueule, pour mon plus grand bonheur, que j’étais à ma place et que, oui, ce que je voulais faire toute ma vie c’était ça.

 

Si tu devais citer tes 3 humoristes francophones préférés?

Baptiste Lecaplain, Alex Lutz, Aymeric Lompret (et feu Elie Kakou).

Et j’en admire moult autres.

 

Si tu devais donner un avis général sur le stand up ?

« Y’a le bon et le mauvais stand up… » pour reprendre un sketch culte bien connu. Ras-le-bol du stand-up flemmard, où les « humoristes » se prennent pour les kings of Paris parce qu’ils tournent les mêmes 5 minutes depuis 3 ans sur les plateaux sans avoir pris la peine, ne serait-ce que de démarrer l’écriture d’un spectacle. Et pourtant ce sont souvent ceux-là même qui méprisent les artistes qu’ils ne connaissent pas, tout ça parce que ces derniers sont des humoristes qui bossent mais, vu qu’ils ne sont pas dans le pur stand up, n’écument pas tous les comedy club de Paris où ça ne fitte malheureusement pas avec leur style.

Je me réjouis de constater que le one-man (et non pas le stand up car trop restrictif ou en tout cas pas stand up tel qu’il est devenu ces dernières années) évolue. On retrouve des comédienness et comédiens génialissimes qui OSENT JOUER (wow, incroyable ! C’est pas la base en fait ?), s’éclatent en faisant des personnages (ce qui ne les empêche pas de mixer avec de l’adresse public qui casse le 4ème mur, qu’on peut appeler stand up ou sketch pour utiliser le jargon du milieu).

Je pense à de « nouvelles » vagues comme Laura Felpin. Quelle inventivité et kel kif ! Et ça fait du bien de ne pas avoir un passage qui commence par « je sais pas si vous avez remarqué » ou « tout à l’heure j’étais dans le métro et il m’est arrivé un truc de dingue »...

 

Enfin pourrais-tu me décrire ton parcours, ton travail actuel, tes projets, que peut-on te souhaiter à l'avenir dans le stand up ?

Hyperactive de toujours, j’ai démarré la scène à 5 ans. D’abord pas la dance, rapidement à haut niveau puis, parce que j’adore ouvrir ma gueule et que de toute façon je faisais déjà plein de sketchs ou parodies au camescope et que j’adorais me déguiser, j’ai vite fait du théâtre également.

Puis, comme si ce n’étais pas assez, j’ai ajouté à ça le piano. Mon kif était ce qui se passait après les cours ou les mercredis après-midi et week-ends : mes cours artistiques, mes scènes, mes concours.

Après un stage au Cours Florent, je suis montée à Paris à 17 ans pour faire un conservatoire d’art dramatique en parallèle d’études « classiques » un peu dues au lavage de cerveau parental (études anglophones puis marketing com) Donc gros rythme ;)

Puis, avant même être devenue Major de promo d’Assas (ouais lol, j’aime bien ne pas faire les choses à moitié), j’ai décroché un premier job d’abord en agence de com dans le groupe Publicis puis chez Euro RSCG ensuite devenu Havas, j’ai continué à enchaîner les grosses boîtes mais côté « annonceur » / client, surtout dans la monde du luxe et de la Mode (LVMH / Le Bon Marché Rive Gauche, Sarenza, L’Oréal Luxe…), principalement en gestion de réseaux sociaux ou rédaction.

Une fois devenue International Social Media Director pour Giorgio Armani (ouais lol, vu que ce n’était absolument pas le métier que je voulais faire ben j’étais en détente et du coup j’enchaînais les promotions et gravissais facilement échelons), voyant la trentaine arriver, prise par l’angoisse latente de peut-être passer à côté de ma vie, je me suis offert un stage de Cinéma au Cours Florent pour mon anniversaire clé des 30 ans. Là, suite à une audition, j’ai été admise directement en 2ème année Cinéma pour la rentrée scolaire suivante.

J’ai décidé de me lancer car les Cours du Soir me permettraient en théorie de faire mon job « normal » le jour puis de vivre mon kif le soir. Or, L’Oréal, c’est un groupe où le droit à la déconnexion n’existe pas (en tout cas pas à l’époque et dans mon équipe). C’était donc insupportable, je devais souvent travailler pour L’Oréal une fois de retour du Cours Florent, jusqu’à 2h du mat avant de repartir au bureau le matin et y dépérir jusqu’au soir où je revivais avec les copains du Cours Flo.

Les seuls choses que je kiffais dans mon taf étaient les missions créatives, tournages, shootings, en particulier assorties de voyages.

Rapidement, mes désirs devenant trop forts, je n’ai plus accepté d’être traitée comme un pion, d’être moins payée que les mecs, que les personnes que je manageais dans mon équipe n’aient pas à droit aux récup auxquelles ils avaient droit. J’étais un peu la révolutionnaire grande gueule de ce monde feutré :)

Ca a vite vrillé burn out mais j’ai continué. Jusqu’au jour où, un matin, j’ai dû aller aux urgences vétérinaires pour mon chat. Là, je n’ai au aucune hésitation à ne pas aller taffer, la santé de mon chat d’amour important plus. Fin de journée, fausse alerte, Praline (ma petite chatte – oui c’est fait exprès) pétait la forme. Là, je me suis dit que c’était anormal que je ne m’accorde pas le même temps pour ma santé personnelle alors que je l’ai fait sans une once de remords pour mon chat.

J’ai alors prévenu mon taf que je ne viendrais pas le lendemain. Je ne suis finalement plus jamais retournée au bureau.

J’ai continué avec un énorme plaisir le Cours Florent où j’ai intégré en parallèle la nouvelle classe de One Man Show du génialissime Etienne de Balasy. Je n’avais jamais fait de sketch sur scène mais ça me semblait évident de m’inscrire à ce cours.

Je me souviendrai toujours du passage de mon 1er sketch devant toute la classe, le plus tôt possible, dès le 2ème cours je crois (on devait être 40 à peu près sur ces premiers cours avant que pas mal lâchent l’affaire). Dans ma tête le truc faisais 5 minutes mais c’était plutôt 15 haha. J’ai kiffé, ce n’était étonnamment pas un bide même si je pense que j’allais à 2000 à l’heure (pas forcément par stress mais parce que de base, je parle vite et j’ai appris à ralentir grâce aux cours de One justement).

Pendant Florent, j’ai décroché un agent cinéma chez CinéArt pour espérer tourner davantage.

Je faisais parfois des missions en freelance liées à mon ancien taf (réseaux sociaux ou copywriting bilingue) le temps de décrocher mon intermittence et pour compenser un compte en banque moins rempli que pendant mes années opulente de luxe (mais de déprime !) !

Après Florent, je suis entrée en 2ème année de l’Ecole du One Man Show qui m’a permis d’écrire mon spectacle, notamment grâce à de super profs comme Yohann Lavéant et Sébastien Giray. Et j’ai joué mon spectacle « UNE BELLE BOURRINE » dès la sortie de l’école. D’abord en exceptionnelles au Théâtre Le Bout entre octobre et décembre 2021 puis en programmation hebdo (tous les samedis) au Théâtre Le Lieu entre janvier et juin 2022. Avec également des dates en Province.

J’ai fait le Festival d’Avignon en juillet 2022, un peu sur un coup de tête et parce que je déteste décliner des opportunités. Un énorme kif et une chouette réussite inattendue car un 1er Avignon est rarement un succès ! Ca m’a permis de décrocher des dates en tournée, jusqu’à fin 2023 et d’être repérée par le Téva Comedy Show.

Depuis septembre 2022, je suis programmée au Bo Saint Martin et ça continue l’année prochaine !

Et à partir de janvier, j’aurai la chance de jouer en parallèle un super autre one-woman show écrit pour moi par la talentueuse Déborah Galland, « Sois toi et t’es belle ». Au Théâtre le Lieu (le retour à la maison chez Jean-Luc et Coco que j’adore !) tous les samedis.

J’aurai ainsi l’expérience de jouer 2 spectacles par semaine, d’un côté mon bébé « UNE BELLE BOURRINE » dont je suis autrice et que je mène avec une dream team de ouf, mon co-auteur Quentin Sellin, mon metteur en scène Jérôme Favier et mon manager François Lebellanger, et de l’autre, « Sois toi et t’es belle » où je devrai porter ce beau projet en tant qu’interprète, coachée par ma metteuse en scène Déborah Galland.

A côté de tout cela, je continue les tournages autant que possible ainsi que les rencontres et stage avec les directeurs de casting ou réalisateurs. Je fais pas mal d’animation pour aider à atteindre les 507h pour l’intermittence. Et quand le compte en banque est vraiment trop craignos sa grand-mère, je reprends des missions en freelance mais là ça veut vraiment dire ne plus avoir le temps parfois de s’accorder une pause pipi.

 

Mon ressenti :

Désole Maman, tu as trouvé ton maître eh oui Elise est une vraie boule d’énergie sur scène et ne s’arrête jamais sauf pour boire un peu avant d’asséner des vannes percutantes.

En effet dans le milieu, Elise est surnommée « Redbull woman » et de sources sûres, certaines sociétés de boissons énergisantes essaieraient de s’allier avec cette femme au tempérament de feu.

Ouh là là à l’époque après l’avoir vue, je me rappelle avoir eu mal aux abdos à force d’avoir ri et… également un torticolis. C’est grave docteur ?

Tu cherches un cadeau super sympa pour la 2023 ? Bah tu as au menu 2 spectacles d’Elise Giulani dans « Une belle bourrine » et « Sois toi et t’es belle » de Janvier à Mars, et le public en prend toujours plein les yeux.

Euh ne me demande pas comment elle fait pour se dédoubler, je t’ai dit qu’elle était de la trempe des Avengers.

En résumé, prévois sans plus attendre des billets pour son spectacle et une séance chez le kiné en sortant de la salle.